La kétamine dans le traitement des troubles liés à l’usage de substances psychoactives chez l’adulte

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Question(s)

  1. Quelle est l'efficacité clinique de la kétamine par rapport au placébo ou à l'absence de traitement dans la prise en charge des troubles liés à l'usage de substances chez l'adulte?
  2. Quelle est l'efficacité clinique de la kétamine par rapport à d'autres interventions dans la prise en charge des troubles liés à l'usage de substances chez l'adulte?
  3. Quelle est l'efficacité clinique de la kétamine administrée par différentes voies dans la prise en charge des troubles liés à l'usage de substances chez l'adulte?
  4. Quel est le rapport cout/efficacité de la kétamine par rapport au placébo ou à l'absence de traitement dans la prise en charge des troubles liés à l'usage de substances chez l'adulte?
  5. Quel est le rapport cout/efficacité de la kétamine par rapport à d'autres interventions dans la prise en charge des troubles liés à l'usage de substances chez l'adulte?
  6. Quel est le rapport cout/efficacité de la kétamine administrée par différentes voies dans la prise en charge des troubles liés à l'usage de substances chez l'adulte?
  7. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de l'utilisation et de l'administration de la kétamine dans la prise en charge des troubles liés à l'usage de substances chez l'adulte?

Messages clés

Quelle est la situation?

  • Des recherches montrent que la kétamine à une dose sous-anesthésique a un effet antidépresseur rapide et soutenu. En 2019, la FDA américaine a autorisé l'utilisation de son énantiomère S (l'eskétamine) en contexte de dépression résistante au traitement.
  • Depuis, on constate un intérêt pour l'utilisation de la kétamine pour traiter divers troubles de santé mentale outre la dépression, notamment les troubles liés à l'usage de substances psychoactives (TUS).
    Les décideurs veulent savoir s'il y a des données probantes appuyant le recours à la kétamine dans le traitement des TUS.

Qu'avons-nous fait?

  • Afin de guider les décisions sur le recours à la kétamine dans le traitement des TUS, nous avons relevé et résumé la documentation comparant l'efficacité clinique et le rapport cout/efficacité de la kétamine à ceux du placébo ou de l'absence de traitement, d'autres interventions, ou de la kétamine administrée par d'autres voies. Nous avons aussi répertorié des recommandations fondées sur des données probantes sur la kétamine ce contexte.
  • Une spécialiste de l'information a fait une recherche de matériel publié entre le 1er janvier 2018 et le 28 novembre 2023 dans des publications avec comité de lecture et des sources de littérature grise. Une personne examinatrice a examiné les références en fonction de critères d'inclusion prédéfinis, effectué une évaluation critique des études retenues et rédigé un résumé narratif des résultats.

Qu'avons-nous trouvé?

  • Nous avons répertorié deux revues systématiques (RS) et un essai clinique randomisé (ECR) sur le recours à la kétamine chez des patients atteints d'un trouble lié à l'usage de l'alcool, de la cocaïne et des opioïdes.
  • D'après les données probantes des deux RS, la kétamine en perfusion combinée à une psychothérapie pourrait être efficace pour favoriser l'abstinence et la réduction de la prise d'alcool et de cocaïne. Les résultats concernant les effets sur les symptômes de sevrage et l'état de manque semblent partagés.
    Les effets de la kétamine sur les TUS ne sont pas concluants, les résultats provenant d'une seule étude menée sur un petit échantillon. De même, les effets sur l'utilisation des ressources de soins de santé (p. ex. nouvelles admissions à l'hôpital, visites aux urgences) par les patients ayant un trouble grave lié à l'utilisation de l'alcool décrits dans un ECR ne sont pas concluants en raison de la petite taille de l'échantillon.
  • Les évènements indésirables associés à la kétamine comprennent les effets dissociatifs et psychomimétiques. Les auteurs de la RS indiquent que ces évènements sont légers et passagers.
    Nous n'avons pas trouvé d'études sur le rapport cout/efficacité de la kétamine dans le traitement des TUS ni de lignes directrices fondées sur des données probantes répondant aux critères de cet examen.

Qu'est-ce que ça signifie?

  • Les conclusions sur les effets favorables de la kétamine dans le traitement des troubles liés à l'usage d'alcool et de cocaïne doivent être interprétées avec prudence, comme les études comprises dans les RS comportent un fort risque de biais.
  • Il faut des essais cliniques robustes sur de grands échantillons, avec insu, et comportant un faible risque de biais qui fourniraient des résultats plus précis sur l'efficacité clinique, les stratégies posologiques et le profil d'innocuité de la kétamine dans le traitement des troubles liés à l'usage de l'alcool, de la cocaïne et des opioïdes.
  • Des études supplémentaires portant sur d’autres substances (p. ex. nicotine, amphétamines, cannabis) pourraient fournir d’importants renseignements sur l’efficacité globale de la kétamine dans l’indication à l’étude.
     

L’acide hyaluronique intraarticulaire dans le traitement de l’arthrose de la hanche, de l’épaule ou de la cheville

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Question(s)

​Quelle est l'efficacité clinique de l'acide hyaluronique intraarticulaire dans le traitement de l'arthrose de la hanche, de l'épaule (articulation glénohumérale) ou de la cheville (articulations tibiotarsienne ou astragalocalcanéenne)?

Messages clés

Quelle est la situation?

  • L'arthrose est une affection chronique qui touche les articulations comme la hanche, l'épaule ou la cheville et entraine douleur, instabilité et perte fonctionnelle dans ces articulations. Chez l'adulte de 55 ans ou moins, les traumatismes articulaires sont une cause courante de l'arthrose.
  • L'acide hyaluronique (AH), une molécule naturellement présente dans le corps humain, permet une lubrification lorsqu'il est injecté dans les articulations. Le traitement par l'AH en injection est moins effractif qu'une intervention chirurgicale et pourrait être associé à moins de complications.
  • Il est important de comprendre les bénéfices et les effets néfastes que pourrait entrainer l'injection d'AH, chez l'adulte de 55 ans ou moins, pour guider la prise de décisions quant au traitement de l'arthrose de la hanche, de l'épaule ou de la cheville dans cette population.

Qu'avons-nous fait?

  • Nous avons examiné l'efficacité clinique de l'AH de poids moléculaire (PM) élevé chez des adultes de 18 à 55 ans atteints d'arthrose de la hanche, de l'épaule ou de la cheville, de façon à guider les décisions sur l'utilisation d'AH de PM élevé en injection.
  • Une personne spécialiste de l'information a effectué une recherche des publications avec comité de lecture et des sources de littérature grise datant du 1er janvier 2013 au 12 décembre 2023. Une personne examinatrice a trié les références, puis a sélectionné et évalué d'un œil critique les études retenues.

Qu'avons-nous trouvé?

  • Les données probantes dans ce rapport sont tirées d'études observationnelles avant/après. Nous n'avons trouvé aucune étude pertinente comparant les effets de l'AH de PM élevé à un placébo ou à l'absence de traitement.
  • Bien que la plupart des études font état d'une amélioration des résultats, on ne sait pas avec certitude si l'AH de PM élevé en injection soulage la douleur, entraine une amélioration fonctionnelle et réduit l'incapacité chez l'adulte de 55 ans ou moins atteint d'arthrose de la hanche, de l'épaule ou de la cheville, et ce, en raison de la faible qualité des données probantes, de la petite taille de l'échantillon et de limites méthodologiques. Aucun effet secondaire grave de l'AH de PM élevé n'est signalé.

Qu'est-ce que ça signifie?

  • Étant donné l'incertitude des données probantes sur l'efficacité clinique, les prestataires de soins de santé et les décideurs pourraient, quand ils envisagent l'utilisation d'AH de PM élevé dans le traitement de l'arthrose de la hanche, de l'épaule ou de la cheville, prendre en compte d'autres facteurs, comme l'acceptabilité, la faisabilité, le cout, l'équité et les valeurs ou les préférences des personnes atteintes.
  • Il faudra d'autres études, notamment des essais randomisés sur de vastes populations pour comprendre l'efficacité et l'innocuité de l'AH de PM élevé en injection dans le traitement de l'arthrose de la hanche, de l'épaule ou de la cheville.

Les effets de l’acétaminophène par voie intraveineuse sur la prise d’opioïdes chez les patients subissant une intervention chirurgicale

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Question(s)

Quelle est l'efficacité clinique de l'acétaminophène par voie intraveineuse pour éviter (ou réduire) la consommation d'opioïdes chez les patients subissant une chirurgie?
 

Messages clés

Quelle est la situation?

  • Les opioïdes sont souvent utilisés dans la prise en charge de la douleur postopératoire. Cependant, la prise d'opioïdes peut entrainer des effets secondaires, et l'utilisation à long terme comporte un risque de dépendance.
  • L'acétaminophène est une autre option d'analgésique qui pourrait permettre d'éviter la prise d'opioïdes aux patients subissant une intervention chirurgicale, mais il n'y a pas données probantes synthétisées confirmant ce bienfait. L'acétaminophène est offert en différentes préparations, par exemple pour administration intraveineuse (IV), orale et rectale. Cependant, il existe de l'incertitude quant aux avantages d'utiliser une préparation plutôt qu'une autre en contexte périopératoire.

Qu'avons-nous fait?

  • Afin d'éclairer la prise de décisions, nous avons cherché à repérer et à résumer la documentation comparant l'efficacité de l'acétaminophène IV à celle d'autres analgésiques (antiinflammatoires non stéroïdiens [AINS]), d'autres préparations d'acétaminophène (oral ou rectal) et d'un placébo pour réduire la consommation d'opioïdes chez les patients subissant une intervention chirurgicale.
  • Une personne spécialiste de l'information a effectué une recherche de matériel publié entre le 1er janvier 2019 et le 9 janvier 2024 dans des publications avec comité de lecture et des sources de littérature grise. La recherche s'est limitée aux documents de langue anglaise. Une personne examinatrice a passé en revue les articles en fonction de critères d'inclusion prédéfinis. Afin de chercher à déterminer l'effet véritable du traitement à l'étude, nous avons exclu les études où il y a eu utilisation peropératoire d'opioïdes.

Qu'avons-nous trouvé?

  • Chez les patients adultes subissant une arthroplastie non urgente de la hanche, il pourrait ne pas y avoir de différence significative entre l'administration postopératoire d'acétaminophène IV et d'acétaminophène oral quant à l'utilisation cumulative d'opioïdes (un essai clinique randomisé [ECR]).
  • Chez les patients subissant une césarienne planifiée, l'administration IV d'acétaminophène postopératoire pourrait entrainer une réduction de la consommation totale de morphine après l'intervention comparativement à un placébo (un ECR)
  • Chez les patients adultes subissant une intervention chirurgicale au disque lombaire, il se peut qu'il n'y ait pas de différence significative entre les patients recevant l'acétaminophène IV pendant l'intervention et ceux recevant un placébo quant à la consommation totale de morphine (une revue systématique et un ECR pertinent).
  • Nous n'avons pas trouvé d'études répondant à nos critères d'inclusion comparant l'effet de l'acétaminophène IV à celui des AINS sur la prise d'opioïdes.

Qu'est-ce que ça signifie?

  • D'après les données probantes limitées repérées lors de cette revue, il semble que l'effet comparatif de l'acétaminophène IV et du placébo quant à l'évitement de la prise d'opioïdes pourrait varier en fonction du type d'intervention. De plus, le traitement à l'étude pourrait n'offrir aucun bienfait supplémentaire sur ce plan comparativement à l'acétaminophène oral. Toutefois, il faudra mener des études exhaustives aux méthodologies rigoureuses pour approfondir notre connaissance du sujet.
  • Comparativement aux opioïdes, l'acétaminophène IV a un profil d'effets secondaires plus favorable, notamment un faible risque de dépendance. Ainsi, les décideurs devraient envisager le recours à ce traitement en contexte peropératoire et postopératoire.

Le choix du moment de l’administration de l’antibiothérapie contre l’infection àNeisseria gonorrhoeae

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Causée par Neisseria gonorrhoeae, la gonorrhée se traite par antibiothérapie, mais est devenue antibiorésistante, ce qui a entrainé une perte d'efficacité du traitement. On peut administrer l'antibiothérapie après un résultat positif au test de dépistage de N. gonorrhoeae, mais, en raison des délais des analyses en labo., on risque de perdre de vue le patient au suivi. L'antibiothérapie probabiliste est plutôt administrée avant la confirmation d'analyse en laboratoire de la présence de N.

Analyse de l’utilisation du tofacitinib et d’autres médicaments chez les personnes atteintes de colite ulcéreuse : étude de faisabilité

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Le tofacitinib est un médicament autorisé au Canada dans le traitement de la colite ulcéreuse modérée ou grave ainsi que de diverses maladies rhumatoïdes chez l’adulte.

La somatropine

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L’Agence des médicaments du Canada réunit un comité consultatif sur la mise en œuvre dans l’objectif de formuler des conseils à l’intention des régimes d’assurance médicaments quant aux critères de remboursement de la somatropine dans le traitement du déficit d’hormone de croissance chez l’enfant et l’adulte, de la petite taille idiopathique, du syndrome de Turner et de la petite taille chez le patient né petit pour l’âge gestationnel. Ces conseils seront utiles à la prise de décisions quant aux critères de remboursement de la somatropine dans les indications susmentionnées.

Le rapport cout/efficacité des vaccins contre le virus respiratoire syncytial chez l’adulte

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Quel est le rapport cout/efficacité des vaccins contre le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les adultes de 18 ans et plus en bonne santé ou à haut risque comparativement à l’absence de vaccination ou d’autres vaccins contre le VRS?

L’évaluation clinique et instrumentale de la déglutition en contexte de dysphagie

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Question(s)

  1. Quelle est l'exactitude diagnostique des évaluations cliniques comparativement aux évaluations instrumentales de la déglutition en cas de soupçon de dysphagie?
  2. Quelle est l'utilité clinique des évaluations cliniques comparativement aux évaluations instrumentales de la déglutition en cas de soupçon de dysphagie ?
  3. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de l'évaluation clinique et instrumentale de la déglutition en cas de soupçon de dysphagie?

Messages clés

Quelle est la situation?

  • La dysphagie, un trouble de la déglutition, est une complication courante de plusieurs affections. Pour déterminer si un patient présente une dysphagie, les orthophonistes peuvent évaluer la déglutition au moyen d'instruments ou d'un examen clinique.
  • Les évaluations instrumentales de la déglutition sont plus exactes et exhaustives, mais elles prennent également plus de temps et de ressources.
  • Afin de guider la prise de décision sur le bienfondé de recourir davantage aux évaluations cliniques et de limiter l'utilisation d'évaluations instrumentales de la déglutition, il est important de comprendre les pratiques exemplaires en vigueur ainsi que l'utilité clinique et l'exactitude diagnostique comparatives des deux méthodes.

Qu'avons-nous fait?

  • Nous avons cherché à repérer la documentation portant sur l'utilité clinique et l'exactitude diagnostique des évaluations instrumentales de la déglutition comparativement aux évaluations cliniques en cas de soupçon de dysphagie. Nous avons également cherché à répertorier des lignes directrices fondées sur des données probantes comprenant des recommandations sur le recours aux deux types d'évaluations en cas de soupçon de dysphagie.
  • Une spécialiste de l'information a effectué une recherche de matériel publié entre le 1er janvier 2019 et le 30 novembre 2023 dans des publications avec comité de lecture et des sources de littérature grise.

Qu'avons-nous trouvé?

  • Nous avons repéré quatre études portant sur l'exactitude diagnostique comparative de différentes évaluations cliniques et d'examens instrumentaux de la déglutition. Les tests présentaient différentes sensibilités, spécificités, valeurs prédictives positives et valeurs prédictives négatives. Trois des quatre études concluent que les évaluations cliniques étudiées peuvent être utilisées pour détecter la dysphagie. Une de ces trois études se penche sur plusieurs évaluations cliniques et soulève les degrés variables d'exactitude parmi les tests, indiquant lequel est le plus juste. La quatrième étude conclut qu'il faut davantage de données probantes pour pouvoir déterminer si une évaluation clinique de l'alimentation peut prédire l'aspiration. Nous n'avons pas trouvé d'études répondant aux critères de cet examen et évaluant directement l'utilité clinique des évaluations instrumentales de la déglutition comparativement à celle de l'évaluation clinique en cas de soupçon de dysphagie.
  • Six lignes directrices fondées sur des données probantes formulent des recommandations sur le recours aux deux types d'évaluations pour détecter la dysphagie. Ces recommandations indiquent généralement que les évaluations instrumentales devraient être privilégiées lorsque les ressources le permettent, ou qu'elles devraient être ajoutées aux évaluations cliniques de la déglutition.

Qu'est-ce que ça signifie?

  • On recommande aux prestataires de soins de santé d'effectuer une évaluation instrumentale de la déglutition, comme une endoscopie par fibre optique ou une vidéofluoroscopie, lorsque les ressources sont suffisantes.
  • Les évaluations cliniques pourraient aider les cliniciens à diagnostiquer la dysphagie sans devoir avoir recours à des évaluations instrumentales, en particulier en contexte de ressources limitées. Cependant, ce n'est pas le cas de toutes les évaluations cliniques, et la décision doit être prise au cas par cas.

Les inhibiteurs du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP) dans la prophylaxie de la migraine

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Les inhibiteurs du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP) sont utilisés dans le traitement prophylactique de la migraine chez les patients n’ayant pas répondu aux traitements antimigraineux classiques. Cependant, on ignore si l’essai de différents inhibiteurs du CGRP chez les patients n’ayant pas bien répondu à un premier médicament de ce type est une approche efficace ou si elle n’entraine qu’une exposition inutile pour les patients et un gaspillage de ressources de soins de santé.