La méthadone en contexte chirurgical

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Question(s)

  1. Quelle est l’efficacité de la méthadone orale comme analgésique en contexte préopératoire ou postopératoire?
  2. Quels sont les effets néfastes associés à la méthadone orale comme analgésique en contexte préopératoire ou postopératoire?
  3. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet du recours à la méthadone orale comme analgésique en contexte préopératoire ou postopératoire?

Messages clés

Quelle est la situation?

Les opioïdes comme la morphine et l’hydromorphone sont couramment utilisés pour traiter la douleur postopératoire; cependant, ils sont associés à des risques importants, notamment la dépression respiratoire.

Certains avancent que la méthadone (un opioïde synthétique) pourrait constituer une option potentielle pour l’analgésie préopératoire ou postopératoire et qu’elle pourrait offrir un soulagement de la douleur supérieur tout en réduisant les besoins totaux en opioïdes.

Qu’avons-nous fait?

Nous avons cherché à recenser et à résumer les études portant sur l’efficacité clinique et l’innocuité de la méthadone orale comme analgésique en contexte préopératoire ou postopératoire chez l’adulte, de même que les recommandations sur le sujet provenant de lignes directrices fondées sur des données probantes.

Nous avons interrogé des ressources clés, dont des bases de données de références de revues, et avons effectué une recherche ciblée sur Internet des données probantes pertinentes publiées depuis 2019.
Une personne examinatrice a passé en revue les articles en fonction de critères d’inclusion prédéfinis, a effectué une évaluation critique des publications retenues et a rédigé un résumé narratif des résultats.

Qu’avons-nous trouvé?

Nous avons repéré un essai clinique randomisé (ECR) évaluant l’utilisation en période préopératoire de la méthadone orale par rapport à un placébo chez des adultes subissant une sternotomie pour un pontage aortocoronarien isolé. Nous n’avons pas trouvé d’étude répondant à nos critères et comparant la méthadone orale à d’autres analgésiques. Nous n’avons pas non plus trouvé de lignes directrices fondées sur des données probantes formulant des recommandations sur le recours à la méthadone orale comme analgésique en contexte préopératoire ou postopératoire.

On ne constate aucune différence dans les scores de douleur postopératoires après 24, 48 et 72 heures entre les patients ayant reçu de la méthadone orale et ceux ayant reçu un placébo. Les besoins postopératoires en morphine sont plus faibles dans le groupe méthadone que dans le groupe placébo après 24 heures; cependant, il n’y a pas de différence entre les groupes après 48 ou 72 heures.

Il n’y a pas de différence entre les patients ayant reçu la méthadone orale et ceux ayant reçu le placébo quant aux effets secondaires courants liés à l’utilisation d’opioïdes (nausées, vomissements, prurit, constipation, rétention urinaire, hypoventilation ou hypoxie) après 24, 48 ou 72 heures.

Qu’est-ce que ça signifie?

Nous avons trouvé très peu de données probantes sur le recours à la méthadone orale comme analgésique en contexte préopératoire ou postopératoire. Il n’y a pas de différence entre les patients recevant la méthadone orale et ceux recevant le placébo en période préopératoire pour ce qui est de la plupart des critères d’évaluation de la douleur mesurés dans l’ECR examiné.

Il faudrait davantage de données probantes pour guider la prise de décisions concernant le recours à la méthadone orale comme analgésique en contexte préopératoire ou postopératoire chez l’adulte.
 

Les antiviraux dans le traitement de la grippe A ou B soupçonnée ou confirmée

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La grippe est une infection respiratoire virale aigüe qui peut occasionner une morbidité et une mortalité importantes. Au Canada, quatre antiviraux sont utilisés dans le traitement de la grippe. Il est démontré qu’un traitement précoce permet de réduire la durée des symptômes et les complications.

Les résultats de ce projet serviront à appuyer la prise de décision intergouvernementale relative à l’utilisation sure et appropriée des antiviraux contre la grippe A ou B dans une optique de préparation en cas de pandémie.
 

Analyse de l’environnement portant sur les cadres d’évaluation, les processus et les répertoires de tests génétiques et génomiques de détection de biomarqueurs en cancérologie

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Les technologies de médecine de précision, parmi lesquelles les tests génétiques et génomiques visant à détecter la présence de biomarqueurs en cancérologie, connaissent un important essor et sont utilisées dans les systèmes de santé au Canada. Cependant, les approches à l’égard de l’évaluation et de la mise en œuvre de ces tests ne sont pas standardisées et varient ainsi selon les provinces et territoires.

La coloscopie assistée par l’intelligence artificielle dans la détection des polypes, des adénomes, des lésions précancéreuses et du cancer colorectal

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Question(s)

  1. Quelle est l'efficacité clinique de la coloscopie assistée par l'IA comparativement à la coloscopie classique dans la détection des polypes, des adénomes, des lésions précancéreuses et du cancer colorectal?
  2. Quelle est l'efficacité clinique des systèmes de coloscopie assistée par l'IA comparés les uns aux autres dans la détection des polypes, des adénomes, des lésions précancéreuses et du cancer colorectal?
  3. Quel est le rapport cout/efficacité de la coloscopie assistée par l'IA comparativement à la coloscopie classique dans la détection des polypes, des adénomes, des lésions précancéreuses et du cancer colorectal?
  4. Quel est le rapport cout/efficacité des systèmes de coloscopie assistée par l'IA comparés les uns aux autres dans la détection des polypes, des adénomes, des lésions précancéreuses et du cancer colorectal?

Messages clés

Quelle est la situation?

  • Le cancer colorectal est un des cancers les plus courants au monde. Au Canada, en 2024, on estime que 25 000 personnes recevront un diagnostic de cancer colorectal, et que plus de 9 200 personnes décèderont de cette maladie.
  • Afin de réduire l’incidence et la mortalité associées au cancer colorectal, des programmes provinciaux et territoriaux de dépistage ont été instaurés, avec des stratégies de dépistage comme l’analyse des selles et la coloscopie périodiques. Bien que la coloscopie soit souvent considérée comme la norme d’excellence en dépistage du cancer colorectal, il arrive qu’elle ne permette pas de détecter tous les polypes.
  • Récemment, on a mis au point de nombreux systèmes de détection des polypes reposant sur l’intelligence artificielle (IA), en coloscopie. Un examen de l’efficacité clinique et du rapport cout/efficacité de ces systèmes contribuerait à préciser le rôle qu’ils pourraient jouer en pratique clinique.

Qu’avons-nous fait?

  • Afin d’éclairer les décisions relatives à la coloscopie assistée par l’IA, nous avons effectué un examen rapide qui recense et résume les données probantes sur l’efficacité clinique et le rapport cout/efficacité de la coloscopie assistée par l’IA comparativement à la coloscopie classique, et des différents systèmes de coloscopie assistée par l’IA comparés les uns aux autres.
  • Nous avons interrogé des ressources clés, dont des bases de données de références de revues, et effectué une recherche ciblée sur Internet des données probantes pertinentes publiées depuis 2019. Une personne examinatrice a passé en revue les articles en fonction de critères d’inclusion prédéfinis, a effectué une évaluation critique des études retenues et a rédigé un résumé narratif des résultats.

Qu’avons-nous trouvé?

  • Nous avons relevé une évaluation des technologies de la santé (ETS), trois revues systématiques (RS) et un essai clinique randomisé (ECR) évaluant l’efficacité clinique et le rapport cout/efficacité de la coloscopie assistée par l’IA dans la détection des polypes, des adénomes, des lésions précancéreuses et du cancer colorectal.
  • La coloscopie assistée par l’IA pourrait améliorer les résultats cliniques par rapport à la coloscopie classique, notamment les taux de détection des adénomes, le nombre d’adénomes détectés par intervention et les taux d’échec de détection d’adénomes, bien qu’elle puisse également entrainer des temps de retrait plus longs. Ce ne sont toutefois pas toutes les études retenues dans le rapport qui montrent une différence statistiquement significative entre les groupes pour chacun de ces critères d’évaluation.
  • Dans l’ECR, les participants ont subi une coloscopie assistée par l’IA au moyen de système Deep-GI ou CAD EYE, mais les auteurs n’ont pas effectué d’analyse statistique pour comparer les résultats entre les deux groupes d’intervention.
  • D’après les résultats de six évaluations économiques résumées dans l’ETS, la coloscopie assistée par l’IA est susceptible d’être rentable ou dominante, c’est-à-dire moins couteuse et plus efficace, par rapport à la coloscopie classique.
  • Nous n’avons pas trouvé d’études sur le rapport cout/efficacité relatif de différents systèmes de coloscopie assistée par l’IA répondant aux critères de cet examen.
  • Aucune des études retenues ne traite des résultats à long terme, comme l’incidence du cancer colorectal et le taux de mortalité associé. Par conséquent, on ne connait toujours pas les effets de la coloscopie assistée par l’IA pour ce qui est de ces critères.

Qu’est-ce que ça signifie?

  • La coloscopie assistée par l’IA pourrait entrainer une amélioration des résultats cliniques et être plus rentable que la coloscopie classique dans la détection des polypes, des adénomes, des lésions précancéreuses et du cancer colorectal.
  • On ne connait pas l’efficacité clinique ou le rapport cout/efficacité de différents systèmes de coloscopie assistée par l’IA comparés les uns aux autres.
  • Les cliniciens et les décideurs pourront éclairer leurs décisions au sujet de la mise en œuvre de la coloscopie assistée par l’IA à l’aide des données probantes résumées lors de cet examen.
     

Les médicaments dans le traitement du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité chez l’adulte

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Question(s)

  • Quelles sont l'efficacité clinique et l'innocuité des stimulants comparativement aux non-stimulants dans la prise en charge du TDAH chez l'adulte?
  • Quel est le rapport cout/efficacité des stimulants comparativement aux non-stimulants dans la prise en charge du TDAH chez l'adulte?
  • Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de l'utilisation des stimulants comparativement aux non-stimulants dans la prise en charge du TDAH chez l'adulte?

Messages clés

Quelle est la situation?

  • Les traitements médicamenteux du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) comportent principalement des médicaments qui augmentent les concentrations de certains neurotransmetteurs au cerveau, comme la dopamine et la norépinéphrine, ciblant ainsi les symptômes du TDAH que sont l’impulsivité, l’inattention et l’hyperactivité.
  • Les médicaments se classent dans la catégorie des stimulants ou dans celle des non-stimulants. Les stimulants sont des médicaments qui agissent rapidement, mais peuvent entrainer une dépendance, un mésusage ou un détournement. Les effets des non-stimulants mettent plus de temps à se manifester, mais ces médicaments entrainent moins de risques de mésusage.
  • Les décideurs souhaitent comprendre comment se fait le choix des médicaments dans le traitement du TDAH dans la population adulte générale et en milieu carcéral.

Qu’avons-nous fait?

  • Nous avons répertorié et résumé la documentation renfermant des données probantes sur l’efficacité clinique, l’innocuité et le rapport cout/efficacité des stimulants et des non stimulants dans le traitement du TDAH chez l’adulte. Nous avons également cherché des lignes directrices fondées sur des données probantes formulant des recommandations sur le recours aux stimulants et aux non-stimulants dans la prise en charge du TDAH chez l’adulte.
  • Nous avons interrogé des ressources clés, dont des bases de données de références de revues, et effectué une recherche ciblée sur Internet des données probantes pertinentes publiées depuis 2019. Une personne examinatrice a passé en revue les références en fonction de critères d’inclusion prédéfinis, effectué une évaluation critique des études retenues et rédigé un résumé narratif des résultats.

Qu’avons-nous trouvé?

  • Nous avons recensé un ensemble de lignes directrices fondées sur des données probantes de l’Australie au sujet du TDAH. Cet ensemble de lignes directrices visait à favoriser la reconnaissance, le diagnostic et le traitement rapides du TDAH au cours de la vie des personnes atteintes.
  • Quant au choix des médicaments dans le traitement du TDAH chez l’adulte (18 ans ou plus), les lignes directrices recommandent de proposer les stimulants (p. ex. le méthylphénidate, la dexamphétamine ou la lisdexamfétamine) en première intention du TDAH chez les personnes dont les symptômes entrainent une importante incapacité.
  • Les lignes directrices recommandent de proposer des non-stimulants (p. ex. l’atomoxétine ou la guanfacine) en deuxième intention, dans les cas où les stimulants sont contrindiqués, non tolérés ou inefficaces. Il est aussi recommandé d’administrer des stimulants et des non stimulants en concomitance afin d’augmenter les bénéfices du traitement. D’autres médicaments, comme le bupropion, la clonidine, le modafinil, la réboxétine et la venlafaxine pourraient être proposés dans le traitement de troisième intention. Dans le traitement de quatrième intention du TDAH chez l’adulte, d’après l’avis expert et l’expérience clinique de l’équipe d’élaboration de lignes directrices, la pratique clinique comprend la lamotrigine, l’aripiprazole, l’agomélatine, l’armodafinil et la desvenlafaxine.
  • Bien que nous n’ayons pas trouvé de données probantes sur le choix optimal de médicaments dans des populations particulières, comme en milieu correctionnel ou chez les personnes ayant un trouble concomitant lié à l’usage de substances psychoactives, les lignes directrices recommandent de faire preuve de prudence dans la prescription de stimulants comme traitement de première intention chez les personnes présentant un risque de mésusage ou de détournement.
  • Nous n’avons pas repéré d’étude sur l’efficacité clinique, l’innocuité ou le rapport cout/efficacité des stimulants comparativement aux non-stimulants dans le traitement du TDAH chez l’adulte.

Qu’est-ce que ça signifie?

  • Selon les recommandations tirées des lignes directrices relevées, les stimulants sont couramment prescrits dans le traitement de première intention du TDAH chez l’adulte en raison de leur effet rapide.
  • Toutefois, chez les personnes atteintes de TDAH qui présentent un risque de mésusage ou de détournement, la prescription de non stimulants en première intention pourrait représenter une meilleure option.

Les médicaments inhalés à action prolongée dans le traitement de la maladie pulmonaire obstructive chronique

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La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) se caractérise par une obstruction progressive des voies respiratoires et par de l’inflammation. Les traitements par inhalation de la MPOC visent à prévenir la survenue d’exacerbations, à atténuer les symptômes respiratoires et à améliorer la qualité de vie.

L’efficacité clinique et l’innocuité du midazolam comparativement au lorazépam dans le traitement des convulsions chez l’adulte

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Question(s)

  1. Quelles sont l'efficacité clinique et l'innocuité comparatives du midazolam et du lorazépam dans le traitement des convulsions chez l'adulte?

Messages clés

Quelle est la situation?

  • Le traitement d’urgence des convulsions prolongées, ou état de mal épileptique (status epilepticus), doit être rapide et efficace pour prévenir les lésions irréversibles au cerveau ou le décès.
  • Les benzodiazépines, comme le midazolam, le lorazépam, le diazépam et le clonazépam, sont les médicaments de première intention par excellence dans le traitement d’urgence des convulsions.
  • Ces médicaments s’administrent maintenant par différentes voies, mais on ignore l’efficacité clinique et l’innocuité comparatives entre les voies d’administration.
  • Les décideurs souhaitent savoir si la pratique actuelle pour la prise en charge des convulsions en milieu préhospitalier, soit l’administration intramusculaire de midazolam par les ambulanciers paramédicaux, pourrait être remplacée par l’administration intraveineuse de lorazépam, que pratiquent le personnel infirmier et les médecins en milieu clinique.

Qu’avons-nous fait?

  • Nous avons répertorié et résumé la documentation fournissant des données probantes sur l’efficacité clinique et l’innocuité du midazolam comparativement au lorazépam dans le traitement des convulsions chez l’adulte.
  • Nous avons interrogé des ressources clés, dont des bases de données de références de revues, et effectué une recherche ciblée sur Internet des données probantes pertinentes publiées depuis 2019. Une personne examinatrice a passé en revue les références en fonction de critères d’inclusion prédéfinis, effectué une évaluation critique des études retenues et rédigé un résumé narratif des résultats.

Qu’avons-nous trouvé?

  • Nous avons trouvé une revue systématique portant sur quatre essais cliniques randomisés (ECR), dont un seul était pertinent pour cet examen. L’ECR en question, mené en double insu auprès d’une population mixte composée d’adultes (89 %) et d’enfants (11 %), détermine que l’efficacité du midazolam intramusculaire est non inférieure à celle du lorazépam intraveineux dans le traitement des convulsions par les ambulanciers paramédicaux.
  • Les auteurs de la revue systématique effectuent une sous-analyse d’un ensemble de données sur les participants, qui montre que le midazolam intramusculaire est aussi efficace et sécuritaire que le lorazépam intraveineux chez les adultes pour ce qui est de l’interruption des convulsions en contexte préhospitalier. Les résultats chez les adultes sont semblables à ceux observés dans l’ensemble de la population soumise à la répartition aléatoire (regroupant adultes et enfants).

Qu’est-ce que ça signifie?

  • Comme il faut moins de temps pour administrer le midazolam par voie intramusculaire que le lorazépam par voie intraveineuse, et que l’efficacité et l’innocuité des deux traitements actifs sont comparables, le midazolam intramusculaire pourrait être l’option à privilégier en contexte préhospitalier, alors que l’accès veineux n’est pas facilement établi.
  • Il ne serait peut-être pas pratique de modifier la pratique des ambulanciers paramédicaux pour passer du midazolam intramusculaire au lorazépam intraveineux dans le traitement des convulsions.