Réalisation précoce et simultanée du dépistage de la tuberculose et de l'épreuve de sensibilité aux antibiotiques dans la détection de la tuberculose pulmonaire et de la résistance à la rifampicine : exactitude diagnostique

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Question(s)

  1. Quelle est l’exactitude diagnostique de la réalisation précoce et simultanée d’un test de dépistage de la tuberculose et d’une épreuve de sensibilité aux antibiotiques dans la détection de la tuberculose pulmonaire comparativement à celle de l’examen microscopique de frottis?
  2. Quelle est l’exactitude diagnostique de la réalisation précoce et simultanée d’un test de dépistage de la tuberculose et d’une épreuve de sensibilité aux antibiotiques dans la détection de la tuberculose pulmonaire comparativement à celle des cultures bactériennes?
  3. Quelle est l’exactitude diagnostique de la réalisation précoce et simultanée d’un test de dépistage de la tuberculose et d’une épreuve de sensibilité aux antibiotiques dans la détection de la résistance à la rifampicine comparativement à celle de l’épreuve de sensibilité aux antibiotiques faite à partir de cultures?

Messages clés

Nous avons repéré six revues systématiques. Trois portent sur l'exactitude diagnostique du dispositif Xpert relativement au résultat de l'examen microscopique de frottis. On note une certaine variabilité dans les estimations de la sensibilité et de la spécificité, dans les groupes dont le frottis était positif comme dans ceux dont le frottis était négatif, entre les études incluses dans les trois revues systématiques. D'après une des revues, la sensibilité du dispositif serait de 36 % à 44 % supérieure à celle de l'examen microscopique de frottis. Cinq revues systématiques se penchent sur l'exactitude diagnostique des dispositifs Xpert et/ou Xpert Ultra comparativement à celle des cultures bactériennes. La sensibilité du dispositif Xpert se trouve entre 62 % et 85 %, et sa spécificité, entre 98 % et 99 % (d'après quatre revues systématiques). En ce qui concerne le dispositif Xpert Ultra, sa sensibilité se situe entre 64 % et 100 %, et sa spécificité, entre 96 % et 100 % (d'après deux revues systématiques). Six revues systématiques examinent l'exactitude diagnostique soit du dispositif Xpert ou des dispositifs Xpert et Xpert Ultra dans la détection de la résistance à la rifampicine comparativement à une épreuve de sensibilité aux antibiotiques faite à partir d'une culture. La sensibilité du dispositif Xpert se situe entre 83 % et 100 %, et la spécificité, entre 97 % et 100 % (d'après six revues systématiques). En ce qui concerne le dispositif Xpert Ultra, on parle d'une sensibilité entre 93 % et 95 % et d'une spécificité entre 98 % et 99 % (d'après deux revues systématiques). L'interprétation de ces résultats doit tenir compte des limites (variabilité dans les types de spécimens et les milieux, données probantes limitées sur le dispositif Xpert Ultra, et difficulté de généraliser au contexte canadien).

Les catégories de remboursement des régimes d’assurance médicaments publics du Canada

Détails

L’Agence des médicaments du Canada a réalisé une analyse de l’environnement visant à fournir des renseignements sur les différentes catégories de remboursement auxquelles figurent les médicaments dans les listes des régimes d’assurance médicaments publics fédéraux, provinciaux et territoriaux.

 

Les catégories de remboursement des régimes d’assurance médicaments publics du Canada


(17 décembre 2024)

Veuillez noter que la version intégrale de ce rapport est disponible en anglais seulement

Le brivaracétam et le lévétiracétam chez les patients atteints d'épilepsie : innocuité comparative

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Question(s)

  1. Que disent les données probantes cliniques sur l’innocuité comparative du brivaracétam et du lévétiracétam chez les patients atteints d’épilepsie et de troubles de santé mentale?
  2. Que disent les données probantes cliniques sur l’innocuité du passage du lévétiracétam au brivaracétam chez les patients atteints d’épilepsie éprouvant des symptômes mentaux liés au lévétiracétam?

Messages clés

Nous avons repéré 10 études non randomisées contenant des données probantes de qualité faible à modérée sur l’innocuité comparative du brivaracétam et du lévétiracétam chez les patients atteints d’épilepsie. Des données descriptives tirées d’une étude indiquent que, chez les patients atteints d’épilepsie et d’un trouble psychiatrique comorbide, le brivaracétam est associé à de meilleures issues que le lévétiracétam pour ce qui est des évènements indésirables d’ordre psychiatrique ou comportemental comme l’agressivité et les symptômes dépressifs. Vu la nature descriptive des résultats et les limites méthodologiques de l’étude, ces données probantes sont de faible qualité. Chez les patients atteints d’épilepsie éprouvant des symptômes mentaux liés au traitement par le lévétiracétam, toutes les études retenues donnent à penser que le passage au brivaracétam pourrait réduire le risque d’évènement indésirable. Deux études constatent que moins de patients signalent des symptômes comportementaux durant le traitement par le brivaracétam que durant le traitement par le lévétiracétam. Une de ces études porte sur des adultes, et l’autre, sur enfants et des adolescents. Des résultats descriptifs tirés de sept autres études indiquent également des taux inférieurs d’évènements indésirables d’ordre psychologique ou comportemental avec le traitement par le brivaracétam qu’avec le traitement antérieur par le lévétiracétam. Étant donné les limites méthodologiques des études retenues (p. ex. études d’observation, traitement simultané par d’autres antiépileptiques et déclaration subjective des évènements indésirables), les données probantes sont de qualité faible à modérée, et les résultats doivent être interprétés avec prudence.

La codéine pour soulager la douleur de l'arthrose du genou et de la hanche : efficacité clinique

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Question(s)

  1. Quelle est l'efficacité clinique de la codéine pour soulager la douleur aigüe ou chronique de l'arthrose du genou ou de la hanche?
  2. Quelle est l'efficacité clinique de la codéine combinée à l'acétaminophène ou à un antiinflammatoire non stéroïdien pour soulager la douleur aigüe ou chronique de l'arthrose du genou ou de la hanche?

Messages clés

Nous avons repéré deux revues systématiques avec métaanalyses et trois essais cliniques randomisés (ECR) examinant l'efficacité clinique de la codéine combinée ou non à l'acétaminophène ou à l'ibuprofène pour soulager la douleur aigüe ou chronique de l'arthrose du genou ou de la hanche. L'une des revues systématiques n'englobe pas d'études originales pertinentes aux questions de recherche. En revanche, l'autre comporte trois essais cliniques randomisés pertinents. Bien que les résultats groupés d'une revue systématique avec métaanalyse donnent à penser que la codéine, comparativement à un placébo ou à l'absence de traitement par la codéine, présente un bénéfice modéré pour soulager la douleur et améliorer la capacité fonctionnelle chez les patients ayant des douleurs de l'arthrose du genou ou de la hanche, et que la codéine entraine un risque d'abandon significativement élevé en raison d'évènements indésirables. De plus, les résultats d'un ECR indiquent un besoin significativement réduit d'antalgiques en traitement de secours chez les patients du groupe recevant de la codéine à libération contrôlée comparativement aux patients du groupe témoin. Cependant, deux autres ECR ne sont pas parvenus à détecter de différence significative pour ce même critère d'évaluation entre des groupes de patients recevant la codéine combinée à l'acétaminophène ou à l'ibuprofène et les groupes témoins. Enfin, d'après les résultats des trois ECR, davantage d'évènements indésirables (p. ex. nausée ou constipation) se produisent chez les patients des groupes recevant de la codéine que chez ceux des groupes témoins; notamment, deux des ECR relèvent des différences significatives. En général, les revues systématiques sont rigoureuses, mais les études originales incluses comportent des limites (p. ex. l'incidence des cas de dépression respiratoire n'est pas indiquée dans les études originales ou les revues systématiques, des coauteurs d'une étude originale sont liés au fabricant, les suivis dans toutes les études originales sont de courte durée). Il est de mise d'interpréter les résultats à la lumière de ces limites. De surcroit, il manque d'études originales récentes, publiées après 2000, ainsi que d'études comparatives de la codéine combinée ou non à l'acétaminophène ou à l'ibuprofène et de divers opioïdes ou antiinflammatoires non stéroïdiens, autres que l'ibuprofène. Enfin, il y a peu de données probantes portant sur chacune des combinaisons (codéine seule, combinée à l'acétaminophène ou à l'ibuprofène).

Le dépistage de l'infection tuberculeuse latente chez les personnes immunovulnérables avant un traitement biologique : exactitude diagnostique, utilité clinique et lignes directrices

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Question(s)

  1. Quelle est l’exactitude diagnostique du test cutané à la tuberculine chez les patients immunovulnérables avant l’amorce d’un traitement biologique?
  2. Quelle est l’utilité clinique du test cutané à la tuberculine chez les patients immunovulnérables avant l’amorce d’un traitement biologique?
  3. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet du dépistage de l’infection tuberculeuse latente chez les personnes immunovulnérables avant l’amorce d’un traitement biologique?

Messages clés

Les données probantes sur l'exactitude diagnostique du test cutané à la tuberculine chez les patients immunovulnérables avant l'amorce d'un traitement biologique proviennent d'une revue systématique avec métaanalyse (portant sur 16 études originales pertinentes) et de trois études sur la précision de tests diagnostiques. Les études en arrivent à des conclusions divergentes. La revue systématique laisse entendre que la concordance entre le test cutané à la tuberculine et les tests de détection de la production d'interféron gamma serait assez élevée, soit 85 %; en revanche, les auteurs des trois études sur la précision des tests diagnostiques concluent que la concordance entre les deux méthodes est de mauvaise à passable chez les populations à l'étude. Nous avons repéré une étude non randomisée portant sur l'utilité clinique du test cutané à la tuberculine chez les patients immunovulnérables avant l'amorce d'un traitement biologique. Il s'agit d'une étude descriptive sans comparaison. Les auteurs mentionnent que la fréquence de la tuberculose active est de 6,8 % durant 55 mois de suivi après l'amorce d'un traitement biologique, malgré la réalisation préalable d'un test cutané à la tuberculine visant à détecter l'infection tuberculeuse latente (les patients ayant obtenu un résultat positif recevaient de l'isoniazide en prophylaxie). Enfin, nous avons répertorié six ensembles de lignes directrices formulant des recommandations sur le dépistage de l'infection tuberculeuse latente chez les patients immunovulnérables avant l'amorce d'un traitement biologique. Les six publications recommandent le dépistage de la tuberculose latente chez les patients admissibles à un traitement biologique vu le risque accru de tuberculose active. Le test cutané à la tuberculine, les tests de détection de la production d'interféron gamma, la radiographie thoracique et la tomodensitométrie thoracique sont proposés comme techniques diagnostiques acceptables; cependant, les recommandations n'indiquent pas clairement si une méthode est supérieure aux autres dans tous les scénarios cliniques. Les recommandations reposent sur des données probantes généralement de faible qualité, ou ne s'appuient que sur l'opinion des experts des groupes d'élaboration des lignes directrices. Les constatations de ce rapport doivent être interprétées à la lumière des limites des articles retenus (absence d'une norme de référence établie dans la détection de l'infection tuberculeuse latente, incertitude quant à la généralisabilité au contexte canadien).

La coordination des soins et le financement au Canada pour la paralysie cérébrale chez l’enfant


(17 décembre 2024)

(contenu en anglais seulement)

La thérapie sous observation directe dans le traitement de la tuberculose : données probantes cliniques et lignes directrices

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Question(s)

  1. Que disent les données probantes cliniques au sujet de la thérapie sous observation directe dans le traitement de la tuberculose?
  2. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet du recours à la thérapie sous observation directe dans le traitement de la tuberculose?

Messages clés

Nous avons répertorié trois revues systématiques et six essais cliniques randomisés faisant état de données probantes cliniques sur la thérapie sous observation directe (TOD) dans le traitement de la tuberculose. Les données probantes indiquent que la TOD est aussi efficace qu’elle soit offerte par un membre de la famille ou par une personne non apparentée. En ce qui concerne le lieu de prestation, la TOD peut avoir une efficacité supérieure ou du moins semblable si elle est offerte dans des milieux extrahospitaliers, comme à la maison ou au travail, plutôt que dans un établissement de santé. En outre, la thérapie sous observation vidéo est aussi efficace, voire plus efficace, que la TOD. Dans l’ensemble, les données probantes sur lesquelles reposent ces constatations sont limitées en raison de leur hétérogénéité et sont essentiellement de qualité faible à modérée. Nous avons repéré six ensembles de lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de la TOD dans le traitement de la tuberculose. Deux d’entre eux émettent des recommandations fortes et conditionnelles, s’appuyant sur des données probantes de faible qualité, voulant que la TOD doive être administrée par des personnes ayant reçu une formation sur cette méthode. Un ensemble de lignes directrices formule une recommandation conditionnelle, reposant sur des données probantes de qualité modérée, selon laquelle la TOD devrait être offerte en milieu extrahospitalier ou à la maison, plutôt que dans un établissement de santé. Chez la population générale, et chez des populations vulnérables ou difficiles à joindre, deux ensembles de lignes directrices recommandent le recours à la thérapie sous observation vidéo plutôt qu’à la TOD; ces recommandations reposent sur des données probantes faibles.

Le trastuzumab en traitement combiné ou en monothérapie dans le traitement du cancer de l'utérus ou de l'endomètre avancé ou récidivant avec surexpression de HER2 : efficacité clinique et rapport cout/efficacité

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Question(s)

  1. Quelle est l’efficacité clinique du trastuzumab en traitement combiné ou en monothérapie dans le traitement du cancer de l’utérus ou de l’endomètre avancé ou récidivant avec surexpression de HER2?
  2. Quel est le rapport cout/efficacité du trastuzumab en traitement combiné ou en monothérapie dans le traitement du cancer de l’utérus ou de l’endomètre avancé ou récidivant avec surexpression de HER2?

Messages clés

Nous avons repéré un essai clinique randomisé de qualité modérée (deux publications) portant sur l’efficacité clinique du trastuzumab en combinaison avec le carboplatine et le paclitaxel comparativement au carboplatine combiné au paclitaxel chez les patientes atteintes d’un carcinome séreux de l’utérus avec surexpression de HER2. L’essai montre que, chez les patientes dont le cancer est avancé et récidivant, le traitement combiné comprenant le trastuzumab améliore de façon significative la survie sans progression et améliore la survie globale comparativement au traitement combiné par le carboplatine et le paclitaxel seuls. Les évènements indésirables de grade élevé durant et après le traitement ne diffèrent pas de façon significative entre les groupes. De même, le taux de réponse objective est sensiblement le même dans les groupes. Nous n’avons pas trouvé de données probantes cliniques sur le trastuzumab en monothérapie ou combiné à d’autres médicaments (p. ex. avec le cisplatine et le paclitaxel ou le docétaxel), sur les patientes ayant un cancer de l’utérus non séreux ou sur d’autres comparateurs (p. ex. le docétaxel) ni de données sur la qualité de vie. Nous n’avons trouvé aucune étude sur le rapport cout/efficacité du trastuzumab.

La TEP ciblant l'antigène membranaire spécifique de la prostate dans le diagnostic du cancer de la prostate : utilité clinique, rapport cout/efficacité, exactitude diagnostique et lignes directrices

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Question(s)

  1. Quel est le rapport cout/efficacité de la TEP ciblant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) marqué au gallium-68 (68Ga) ou au fluor-18 (18F) en cas de confirmation ou de soupçon de cancer de la prostate métastatique ou de récidive biochimique?
  2. Quelle est l’exactitude diagnostique de la TEP ciblant le PSMA marqué au 68Ga ou au 18F en cas de confirmation ou de soupçon de cancer de la prostate métastatique ou de récidive biochimique?
  3. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de la TEP ciblant le PSMA marqué au 68Ga ou au 18F en cas confirmation ou de soupçon de de cancer de la prostate métastatique ou de récidive biochimique?

Messages clés

D’après une analyse économique bien menée, la tomographie par émission de positons (TEP) ciblant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) est une option de rechange rentable à l’imagerie usuelle chez les patients ayant une récidive biochimique de cancer de la prostate. On ignore toutefois si les résultats de l’étude sont applicables au contexte des soins de santé canadiens, et l’étude est limitée par ses sources de données sur les aspects cliniques et les couts. Les données probantes répertoriées sur l’exactitude diagnostique de la TEP ciblant le PSMA sont issues de 197 études originales colligées par 16 revues systématiques. D’après 11 des revues, ce vaste corpus de données probantes comporte un risque important de biais, le plus souvent en lien avec la méthode diagnostique de référence. Par ailleurs, quatre revues systématiques signalent des signes de biais de publication privilégiant les résultats positifs parmi les données probantes issues des études originales. Malgré une forte hétérogénéité et l’absence de critères d’évaluation cohérents quant à l’efficacité diagnostique entre les études originales, les revues systématiques indiquent qu’il y aurait consensus que la TEP ciblant le PSMA offre un rendement diagnostique utile dans le contexte du cancer de la prostate récidivant. Nous avons également tiré des données probantes de quatre revues systématiques qui laissent entendre que la TEP ciblant le PSMA a une meilleure exactitude diagnostique que la TEP ciblant la choline radiomarquée. On note également un consensus sur le fait que l’exactitude diagnostique de la TEP ciblant le PSMA diminue lorsque le taux de l’antigène prostatique spécifique (APS) est plus faible, durant une récidive biochimique, à l’instar des autres traceurs radiomarqués de TEP. Une métaanalyse conclut en outre que la TEP ciblant le PSMA offre une détection de la maladie statistiquement supérieure comparativement à la TEP ciblant la choline radiomarquée chez les patients ayant un faible taux d’APS. Les auteurs de la majorité des revues systématiques concluent qu’il faudrait mener des essais comparatifs prospectifs de grande envergure utilisant une méthode de référence appropriée et uniforme pour bien établir l’exactitude diagnostique de la TEP ciblant le PSMA et, par le fait même, son rôle optimal dans le diagnostic de la récidive de cancer de la prostate. Un ensemble de lignes directrices américaines formule une recommandation pertinente reposant sur l’opinion d’un expert : la TEP-TDM, y compris la TEP ciblant le PSMA, pourrait être une option de rechange à l’imagerie usuelle chez les patients ayant une récidive biochimique de cancer de la prostate.